Monday, November 5, 2007

Monter l'avenue et descendre sa côte

il suffirait d'un mot, un mot, la valise trouvée, bouclée, c'est pour toi, et toi tu ne sais pas ce que ça veut dire, deux mois, toi et moi, non pas deux mois, mais toi et moi. Et puis la mer efface sur le sable, et puis le sable efface la mer, le sel qui jaunit tes cheveux, tes demies rides au coin des yeux. En ville, on ne sait pas ce que veut dire le sable et toi si t'as cinq minutes, tu te demanderas si le sable est de trop, peut-être cette ville fantôme se rappellera à ton souvenir, cette ville fantôme qui garde ses bibliothèques ouvertes jusqu'à dix heures, ses stations de bus de retour jusqu'à tout le temps, et moi je ne pourrais plus passer devant le théâtre, du jus de pamplemousse aux hanches, et quand il n'y aura plus de solution que de foutre la moquette en l'air, j'irai, je pleurerai, las, las d'avoir aimé -
et d'avoir perdu.

Monter sa côte et descendre l'avenue

toi t'es là, la nuit n'a pas été le désastre promis, en tout cas toi t'es là, et t'arrives à t'en convaincre. En brouette, on charrie des inepties passe-silence, à pied, on court porter l'évangile d'une matinée, assis on creuse, assis, on creuse ses méninges, tiens ; clique ici, clique là, démène-toi : moi je reste du côté des pumpkin loukoums. Et c'est déjà plus que beau, plus que parfait, que je t'écoute, dis.
Des rendez-vous de peu, des rendez-vous du rien s'annulent et s'effacent d'un sourire passé antérieur. 40 days, dit encore Matt Elliott.
40 days.

Tuesday, June 26, 2007

Qui savait qu'il savait

Festivus, festivus.
Tôt dans l’après-midi, on s’était reposé. L’ombre des persiennes était demeurée un mystère.
Sonnerie, mémoire, bis, le détail de ton épiderme à l’aloé vera, un machin comme ça. Futur antérieur ce tampon là, futur antérieur cette glace pilée dans le fond d’un verre. L’heure où un mot inique emporte la résignation affleure de peau où coule un ruisseau aux berges d'aloé.
Sans y penser, ta propre culotte glisse sur des chevilles engoncées dans des lanières neuves, mécanique futur antérieur.
Une toux, un regret, une promesse – Me, Myself and I.

Sapiens, sapiens.

Thursday, June 21, 2007

I hate Paris sous cocaïne

Edgar, qui a un pull avec plein de losanges dessus, me disait : moi, ma mèche. Un bric à brac hérité crevait les toiles d’araignée organisées de sa garçonnière, prends garde au reflex de mon oncle qui est mort d’avoir trop écouté Frank Zappa sur du vinyl parce que le vynil (c’est comme ça, il ne savait pas ou se place le i grec) c’est chaleureux. À moins que ce ne soit mai 68 qui lui ait fait retourner sa veste et c’est quoi encore devenir cadre aux PTT.
Nous le vin ? C’est parce qu’on adore et le raisin rouge ça fait du vin rouge.
“Edgar, tu vas devoir te mettre rapidement au front national mon gars”.

Aucun livre ne dépasse de ta pile, Edgar, et moi, je pisse contre le vent.

Ils ont dû bosser

La promesse d'un été qui ne finirait jamais hante un coin de l'esprit de M. Lui, le merle, haut perché, ne cherche pas à dissimuler son envie de partir un peu plus loin et la TSF, les thés glacés - cette tâche sur le coin de votre nez.
De peur du vide, sur les toits de la rue St Denis.

L. se retourne fréquemment dans un lit, tente de reprendre son oreiller en main et songe / aux fils souterrains. Non, on ne peut plus vendre d'alcool après 11 heures, et alors J. se demande quoi faire alors.
Quelqu'un confond maintenant cette feuille tombée prématurément et le cochonnet, mais c'est trois fois rien. Ponctuellement, l'avion se fait attendre et c'est presser les touches d'un clavier.
Mais demain sera différent, et les choses frustrées n'auront plus lieu d'être, c'est à peu près comme ça :
un livre est acheté au Nord, qui ne sera jamais lu. Peut-être après tout que St Denis n'est pas une rue, mais une avenue,
un champ miné,
un arrêt d'autobus.
M., mais cette fois c'est un autre M., ne sait trop quoi penser de cela, et s'endort,
encore.

Thursday, May 31, 2007

I burn my tomorrows

UNKLE - Burn my shadow (2007)

Wednesday, May 30, 2007

Mémoires sauvées du vent

Une silhouette mal assurée enjambe San Francisco - peut-être Tokyo. Des cheveux comme de la paille sortent d'un chapeau de pommier - il doit être un peu plus de 3 heures, il est 1976. Jefferson Airplane ne passe plus vraiment à la radio.

Quelques feuillets écrits sur le capot d'une machine à laver manquent de s'envoler au vent, de se retrouver sur les étagères d'une bibliothèque réservée aux écrits refusés.
La bibliothèque en question, elle, n'ouvre que la nuit. On peut d'ailleurs y lire des tas de pamphlets, des histoires de Dieu et de stéréo, des recettes de Dostoïevski ou de Blaise Cendrars. Maquereaux en papillote, jardinière de légumes oubliés - ou bien tout simplement steaks hachés finement.
La silhouette va droit vers la mort et prend son temps, mesure la distance qui la sépare de celle qu'elle aime à l'aune de l'eau qui bout dans une casserole. Compte les flocons de la plus petite tempête de neige jamais recensée. Fait craquer une planche d'un pont en bois ; écoute finalement le téléphone sonner au plus profond de la nuit.
La silhouette en question va droit vers la mort et c'est tout ce que l'on sait d'elle.

Richard Brautigan s'est tué le 25 octobre 1984.
Il a écrit : Tokyo-Montana express.
C'est maintenant le nom d'un restaurant suisse. On n'y sert pas de steaks hachés finement et Jefferson Airplane ne passe plus du tout à la radio.

Remembrement

C'est un peu comme entamer son blog avec un mot, remembrement.